Courtiers en opérations de banque et services de paiement COBSP : -1.085 inscrits. Mandataires d’intermédiaires en opérations de banque et services de paiement MIOBSP : – 2.377 inscrits. C’est ce que nous apprend le communiqué de presse de l’ORIAS, après la tenue de sa dernière Commission d’immatriculation le 21 avril 2023.

ORIAS : 5.696 inscriptions renouvelées dans la catégorie COBSP ; 12.480 dans la catégories MIOBSP. Pour chacune de ces 2 catégories, ce sont 16% des inscriptions qui n’auront pas été renouvelées pour 2023. Une baisse considérable (en moyenne : 5% les années précédentes).

Dans son communiqué, en tenant compte des chiffres liés aux IAS et aux IOBSP, 13.529 inscriptions au total n’ont pas été renouvelées.

Sur ce total, l’ORIAS “estime à environ 7.000 à 8.000 inscriptions non renouvelées en raison de la Réforme du courtage dans la mesure où les intermédiaires assujettis n’ont pas produit une attestation d’adhésion à une association agréée dans leurs dossiers de renouvellement“. Soit plus de la moitié des non-renouvellements.

En raison de la Réforme du courtage, vraiment ?

C’est en tous les cas, l’analyse de l’ORIAS : seulement 84% des IOBSP ont obtenu leur renouvellement car ayant (entre autres obligations) bien adhéré à une association professionnelle agréée. Mais est-ce vraiment l’unique raison ? Les IOBSP, habitués à la sempiternelle “complétude du dossier” exigée par l’exercice-même de leur profession, se seraient-ils pour 16% d’entre eux pris soudainement d’une phobie administrative telle qu’ils n’auraient pas fait le nécessaire pour adhérer à une association en amont de leur demande de renouvellement ORIAS ?

S’il y a eu des dysfonctionnements dans le traitement des demandes d’adhésion pour cause d’afflux massifs des dossiers, ils ont été pour la plupart résolus. Le décalage du 28 février au 31 mars pour la clôture des demandes de renouvellement ORIAS a donné du temps pour le bon traitement de ces demandes. La cause d’une telle chute est sans doute à chercher ailleurs…

Un environnement de marché incertain

  • Baisse (voire disparition) des commissions bancaires,
  • Taux d’usure,
  • Remontée brutale des taux,
  • Violent ralentissement du nombre de transactions dans certains secteurs,
  • Difficulté à faire reconnaître le mandat par l’ensemble des établissements bancaires

Voilà au moins 5 facteurs qui semblent bien mieux expliquer la raison du non-renouvellement d’inscription. Fragilisés par une baisse de la rentabilité conjuguée à une hausse du poids de la réglementation, bon nombre de professionnels ont jeté l’éponge.

La situation des IAS (côté assurance donc) est intéressante à comparer. Si le nombre de MIA (Mandataires d’intermédiaires d’assurances) est en forte chute (seulement 82% de renouvellement), les COA eux ont un taux de renouvellement bien supérieur (90%).

Mieux armés, mieux structurés, les COA ? Oui, sans aucun doute. Le marché du courtage d’assurance est beaucoup plus mature de par son ancienneté. Un marché où la diversification d’activité (et son contraire : l’hyper-spécialisation) a montré ses preuves. De quoi réfléchir au visage du courtage de demain.