Edito – Le nouveau Gouvernement est formé : Mme Valérie LETARD reste ministre du Logement. Tant mieux.
Valérie Létard conserve ses fonctions liées au Logement dans le nouveau gouvernement de François Bayrou, mais n’est plus ministre de plein exercice. Elle devient ministre « auprès » de François Rebsamen, en charge de l’aménagement du territoire et de la décentralisation, tout en conservant son équipe, le budget du Logement, et une place au conseil des ministres. Cependant, la Fnaim et l’Union sociale pour l’habitat regrettent qu’elle ait moins de poids face à Bercy pour défendre les arbitrages budgétaires.
Sa reconduction a néanmoins été saluée par des professionnels comme la Fédération française du bâtiment (FFB), qui louent sa technicité et sa capacité à créer du consensus. Plusieurs acteurs soulignent l’importance de la stabilité dans un secteur ayant connu quatre ministres en deux ans.
Dans le gouvernement Barnier, Valérie Létard a soutenu des mesures clés, telles que l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire et aux maisons individuelles, et l’exonération des droits de mutation sur les donations familiales pour l’achat de logements neufs. Bien que ces propositions aient été retardées par le vote de la motion de censure, elles pourraient figurer dans le prochain projet de loi de finances 2025.
Bon retour parmi nous, Madame la Ministre.
Lu pour vous
Notaires de France : Deux années de chute vertigineuse, une lueur de stabilité, puis de nouvelles incertitudes.
L’immobilier français continue sa descente, mais commence à entrevoir un point d’atterrissage. Selon les derniers chiffres dévoilés par les Notaires de France, l’année 2024 aura été celle d’un marché en recul, où transactions en berne et prix à la baisse marquent le paysage, tout en laissant poindre des signes d’accalmie.
De la crise à l’atterrissage
Depuis l’été 2022, le marché immobilier vit une crise historique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on estime le volume des transactions autour de 750 000 pour l’ensemble de l’année, loin des 1,2 million atteints en 2021. Les prix, eux, reculent doucement : -3,9 % sur un an au troisième trimestre 2024. Une baisse nationale qui tend à se stabiliser.
Derrière ces chiffres, une véritable fébrilité. Après un léger mieux observé au printemps – porté par des taux d’intérêt plus favorables –, l’été a vu ressurgir les doutes. La dissolution de l’Assemblée nationale a fragilisé un marché déjà sensible à la stabilité économique et politique.
Des prix en repli, mais du pouvoir d’achat en progrès
Paradoxalement, cette crise a offert un maigre réconfort : l’arrêt de la baisse du pouvoir d’achat immobilier. Avec des prix moins vertigineux, les ménages gagnent quelques mètres carrés supplémentaires. En moyenne, un appartement ancien “finançable” atteint 55 m² en France métropolitaine, soit +1 m² sur un an, et une maison 92 m², avec un gain de 3 m². Une respiration timide, mais bienvenue.
Les terrains et la valeur verte en recul
Si l’ancien respire, le marché des terrains à bâtir s’effondre littéralement. Les ventes ont chuté de près de moitié en un an, passant de 75 000 à 43 000 transactions. Quant à la valeur verte des logements, elle s’affirme comme un facteur déterminant pour les prix. Les biens énergivores (étiquettes F et G) reculent dans les ventes, quand les logements économes (A et B) regagnent du terrain. La transition énergétique n’est plus un simple mot d’ordre, c’est une nouvelle norme, avec un impact chiffré sur les valeurs.
Et demain ?
Alors que 2025 se profile, le marché est à la croisée des chemins. Les promesses de stabilisation existent, mais elles restent fragiles face aux incertitudes économiques et politiques. L’année 2024 aura été celle d’une correction, peut-être nécessaire. Reste à savoir si, demain, l’immobilier français retrouvera sa boussole ou s’enfoncera un peu plus dans le brouillard.
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Réforme et dynamique : quand l’immobilier bouge outre-Atlantique et outre-Manche
Aux États-Unis, le secteur de la construction affiche une vitalité impressionnante, avec des volumes nettement supérieurs à la moyenne de la dernière décennie, tant dans le collectif que dans l’individuel. En 2024, on produit 30 % à 40 % de plus qu’entre 2012 et 2017, malgré des taux d’intérêt deux fois plus élevés qu’en Europe (7 % en moyenne contre 3,5 %). L’exemple du promoteur résidentiel Lennar est parlant. Sa valorisation boursière atteint 41 milliards de dollars, contre seulement 15 milliards en moyenne sur la décennie 2010. La preuve, s’il en fallait, que le logement neuf peut encore prospérer lorsque les conditions sont réunies.
Toujours aux États-Unis, les collectivités locales ne se contentent pas de tolérer les conversions bureaux/logements, elles les encouragent activement. Des dispositifs comme le Tax Abatement for Housing Conversion à Washington, l’Office Adaptive Reuse Program à New York ou encore l’initiative LaSalle Invitation for Proposals à Chicago illustrent une politique proactive. En un an, des dizaines d’initiatives ont vu le jour, offrant des exemptions fiscales et des procédures accélérées pour faciliter la vie des opérateurs confrontés à des coûts de portage alourdis par la hausse des taux. L’approche est simple : identifier les blocages et les résoudre.
Du côté du Royaume-Uni, la dynamique est également en marche. Le 8 décembre dernier, une nouvelle loi de simplification administrative a été annoncée pour fluidifier les projets. L’objectif ? Contourner les comités locaux, souvent source de lenteurs, pour les opérations respectant le NPPF (l’équivalent d’un PLU à l’échelle nationale). Un pas supplémentaire pour accélérer et débloquer des initiatives essentielles dans un marché sous pression.
Ainsi, outre-Atlantique comme outre-Manche, des solutions concrètes émergent pour répondre aux défis du logement. Inspirant, non ?
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