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Edito – Passoires thermiques : le coup d’accélérateur de 2025

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne peuvent plus être loués en France métropolitaine et en Corse. Cette interdiction, prévue par la loi Climat et Résilience de 2021, marque un tournant dans la lutte contre les passoires thermiques, tout en redistribuant les cartes du marché locatif.

Avec près de 1,75 million de logements initialement concernés, le chiffre est en réalité plus faible. Les superpassoires classées G+ sont déjà interdites depuis 2023, et une réforme du DPE a exclu certaines petites surfaces. Mais pour les propriétaires restant dans le viseur, le message est clair : il faudra rénover pour relouer.

Les baux en cours, eux, échappent à la réforme. Toutefois, leur renouvellement ou la signature d’un nouveau bail imposera des logements aux normes, classés au minimum F.

Un calendrier qui s’accélère

Cette interdiction n’est qu’une première étape. Les logements classés F suivront en 2028, puis les E en 2034. Dans les territoires ultramarins, le calendrier est décalé à 2028 pour les G et 2031 pour les F.

Si la mesure vise à améliorer le confort des locataires et à réduire les consommations énergétiques, elle n’en reste pas moins un défi économique et logistique pour les bailleurs. Entre hausse des coûts de rénovation et rareté des professionnels qualifiés, certains propriétaires peinent à suivre la cadence. Une proposition de loi pour accorder des délais supplémentaires aux copropriétés n’a pu aboutir, bloquée par la censure du précédent gouvernement.

Vers une transformation profonde du marché locatif

La transition énergétique se heurte à des réalités économiques complexes, mais elle pourrait bien redéfinir le parc locatif français. Les prochaines années verront si ces efforts aboutissent à un équilibre entre ambition écologique et soutenabilité pour les propriétaires. Une chose est sûre. La chasse aux passoires thermiques est ouverte.


Lu pour vous

Le paradoxe énergétique parisien

Paris présente un paradoxe frappant. Malgré une proportion importante de logements énergivores (28 % classés F ou G, contre 18 % en moyenne nationale), les Parisiens figurent parmi les habitants les plus économes en énergie en France.

Cette situation s’explique par plusieurs facteurs :

  1. Ancienneté et petites surfaces : La majorité des passoires thermiques parisiennes ont été construites avant 1975 et 65 % d’entre elles mesurent moins de 40 m².
  2. Densité urbaine : Avec une moyenne de 32 m² par habitant (contre 42 m² à l’échelle nationale), les Parisiens consomment moins d’énergie par personne, soit 5 400 kWh/an, bien en dessous de la moyenne nationale.
  3. Mobilité vertueuse : L’usage massif des transports en commun, du vélo et de la marche réduit l’empreinte carbone des habitants, malgré les faibles performances énergétiques des bâtiments.
Un impact limité des rénovations forcées

Les politiques visant uniquement la rénovation énergétique des bâtiments risquent de manquer leur cible. En effet, la densification urbaine, en réduisant la consommation d’espace et les déplacements, joue un rôle clé dans la réduction des émissions de CO2.

Une crise du logement en toile de fond

L’interdiction des passoires thermiques à la location menace au moins 356 000 locataires parisiens, exacerbant une crise du logement déjà sévère. Une stratégie exclusivement axée sur la rénovation de l’ancien pourrait aggraver la pénurie sans garantir de réels gains énergétiques.

Une leçon à retenir

Plutôt que de focaliser sur la performance énergétique des bâtiments, il est urgent de favoriser la densification des centres urbains. En encourageant la construction dans les zones déjà bâties, nous pourrions mieux répondre aux défis climatiques tout en atténuant la crise du logement.

🔗 A lire : l’article de Villes Vivantes



Immobilier : les principaux changements de 2025

Outre l’interdiction à la location des logements classés G, d’autres mesures vont impacter le marché de l’immobilier en 2025. Cet article de My Sweet Immo fait le point.

🔗 A lire : “10 changements clés qui vont transformer le marché”


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