Bérengère DUBUS, Secrétaire générale de l’Union des Intermédiaires de Crédit (UIC), répond aux questions de Made in Courtage.
Made in Courtage : Bonjour Bérengère, tu es la Secrétaire générale de l’Union des Intermédiaires de Crédit (UIC), premier syndicat des IOBSP. Peux-tu nous rappeler comment est née l’idée de créer l’UIC ?
Bérengère DUBUS : La création de l’UIC est née en 2019 d’un constat flagrant d’une absence totale de représentativité. Nous sommes la seule profession à crouler sous les obligations d’adhésion (ORIAS, ACPR et bientôt association) sans qu’aucun de ces organismes ne défende nos droits.
Il existait un décalage énorme entre les sujets de préoccupation de toutes ces instances et associations et les sujets qui préoccupaient nos confrères sur le terrain.
Pour schématiser, dans le quotidien les courtiers sont concernés par le mandat et les relations commerciales avec les banques or ces sujets n’étaient jamais abordés.
De même les reformes s’empilaient sans que jamais une seule ne consacre notre droit fondamental à exercer.
Il fallait que cela change et pour cela un outil dédié à La Défense des IOB : l’UIC.
Pour nos lecteurs, peux-tu nous expliquer les différences entre l’UIC, syndicat, et les associations professionnelles ?
La différence tient dans le nom même : SYNDICAT vs ASSOCIATIONS.
Un syndicat est un organisme professionnel qui a pour objet exclusif la défense des droits matériels et moraux du groupe qu’il représente.
Une association est un groupement de personnes lié par un projet commun.
Cette différence de projet est inscrite dans leurs statuts puisqu’une association ne peut pas aller en justice. Or comment défendre une profession si on ne peut faire respecter le droit et la loi ?
Le fait que désormais les association soient assujetties à l’agrément de l’ACPR aggrave encore plus ce décalage en les rendant muettes sur les sujets brûlants d’actualité dans une sorte de devoir de réserve.
Aujourd’hui, de nombreux candidats à l’accession à la propriété voient leur dossier refusé. En cause, les normes HCSF… et l’usure. Quelles sont les actions concrètes que mène l’UIC ?
En effet on peut dire que l’on cumule les embuches pour sortir un dossier.
Le HCSF bloque sur le locatif notamment dès lors que l’on a encore de l’encours sur sa RP mais dès que l’on n’a plus d’encours car on est plus âgé, on est bloqué par le taux d’usure ! Cela devient kafkaïen.
L’UIC ne ménage pas sa peine comme sur tout les sujets qui compliquent l’exercice de notre mission :
- Courrier commun avec les grandes franchises, des courtiers locaux adhérents ou non, partenaires et assureurs, envoyé à Bruno Le Maire et au Gouverneur de la Banque de France en juillet. Nous déplorons d’ailleurs que les associations aient refusé de le signer, preuve de l’écart croissant avec le terrain.
- Pétition ayant recueillie plus de 7 000 signatures demandant toujours cette révision
- Et surtout face à l’absence de réponse, notre manifestation du 20 septembre à Paris
Qu’attends-tu de la journée du 20 septembre, où tu as prévu de te rendre devant la Banque de France à Paris ?
Face au déni de la Banque de France qui s’obstine à expliquer que tout va bien malgré les appels des courtiers, notaires, agents immobiliers et même banquiers, j’ai décidé d’organiser un sit-in devant leurs locaux parisiens pour exiger d’être reçue par Francois Villeroy de Galhau [NDLR : Gouverneur de la Banque de France].
Je l’ai annoncé sur les réseaux et notamment Linkedin après avoir appelé nos adhérents à se mobiliser et j’ai été stupéfaite de la réaction unie et soudée de la profession !
Que des dirigeants comme ceux de CAFPI, LCF ou Privilège Courtage soutiennent le mouvement et annoncent venir aux cotés de courtiers non adhérents de tous les départements et des partenaires comme le Salon du Crédit par exemple est déjà une victoire.
Je suis réellement fière de cette union sacrée pour défendre notre profession et nos clients.
Non respect du mandat / rupture de convention abusive / HCSF / COVID / Usure : nous avons souffert sans que jamais nos instances de tutelle n’interviennent.
Il est temps que cela change et j’appelle d’ailleurs les associations à soutenir la manifestation car nul ne comprendrait qu’elles refusent de s’unir au mouvement.
Merci Bérengère pour avoir répondu à nos questions. Nous nous retrouverons vendredi 16 septembre pour une émission spéciale de CREDITV.
Merci Eric de m‘avoir laissé la parole.