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Alors que le marché de la distribution bancaire doit faire face aujourd’hui à une véritable situation de crise, les associations professionnelles s’organisent pour être aux côtés de leurs adhérents.
Made in Courtage a rencontré (en visio !) l’AFIB – l’Association Française des Intermédiaires en Bancassurance.

Site AFIB

Jérôme, l’AFIB Association Française des Intermédiaires en Bancassurance a évolué en début d’année : nouveau logo, évolution du nom, organisation… Peux-tu nous présenter le nouveau fonctionnement ? 

Jérôme CUSANNO
Jérôme CUSANNO

L’AFIB a abandonné son statut de syndicat pour redevenir une association professionnelle en novembre 2019. La refonte, et l’adaptation de ses statuts a permis notamment la création d’un poste de Directeur Général, occupé depuis peu par Géraud Cambournac, tandis que j’ai été élu Président de l’Association. Nous avons renforcé une gouvernance équilibrée avec le retour du conseil de surveillance. L’AFIB ouvre également ses portes aux intermédiaires d’assurances. En effet, nous nous préparons structurellement à répondre aux exigences de la future Loi sur l’autorégulation et l’accompagnement des intermédiaires de crédits et d’assurances. Nous avons donc une nouvelle identité visuelle, un nouveau site, et avons légèrement modifié notre nom en Association Française des Intermédiaires en Bancassurance. Plus que jamais, nous souhaitons affirmer l’indépendance du courtage et de l’intermédiation en général. Nous sommes un chaînon entre le consommateur, dont nous défendons les intérêts, et les fournisseurs banque ou compagnie d’assurance, afin d’optimiser les projets de nos clients. 

Géraud, peux-tu rappeler à nos lecteurs quelles sont les principales missions des associations professionnelles ?

GÉRAUD CAMBOURNAC
Géraud CAMBOURNAC

Nous avons plusieurs missions que nous accomplissons depuis 1997 : informer, créer des liens, protéger vis-à-vis des aléas du travail (Protection Juridique haut de gamme), permettre à chacun d’exercer dans le cadre règlementaire (Service Médiation) et défendre et représenter les intérêts de la profession face aux pouvoirs publics et autres institutionnels : Ministère de l’économie, ACPR, CCSF, ORIAS 

Dominique, en tant que secrétaire générale, peux-tu nous présenter plus en détail l’AFIB ?

DOMINIQUE TREMINTIN
Dominique TREMINTIN

C’est en 1997, qu’une poignée d’intermédiaires en crédits se regroupe afin de parler ensemble aux banques partenaires en regroupement de crédits, peu nombreuses à cette époque. 

L’AFIB, Association Française des Intermédiaires Bancaires est alors créée. 

C’est en 2008, alors que 70 Cabinets seulement sont adhérents que l’AFIB devient syndicat professionnel et est alors la seule organisation représentative d’IOBSP.
En 2019, elle comptait 250 adhérents !

Le conseil d’administration qui la représente est alors constitué d’un bureau, réunissant le Président, le trésorier et la Secrétaire Générale, et de plusieurs administrateurs, chacun en charge d’une mission, ainsi qu’une Secrétaire Administrative.  

Aujourd’hui, en prévision de la Loi sur l’autorégulation, rendant obligatoire l’adhésion à une association professionnelle, de tous les courtiers et leurs mandataires, en assurance et en banque, l’organisation interne de l’AFIB a été totalement modifiée, adaptée, et le nom transformé en « Association Française des Intermédiaires en Bancassurance ».

Désormais, un Directeur Général a été nommé, qui fait également parti du bureau. 

Quelles sont les fonctions des administrateurs ?

ESTELLE LAURENT
Estelle LAURENT

Les administrateurs sont élus par les adhérents et représentent les courtiers dans leur ensemble qu’ils soient de gros cabinets ou de plus petit. Chaque cabinet compte comme les autres et a la même voix au niveau des votes quelques soient le volume de production. Les administrateurs veillent au bon fonctionnement du syndicat et font remonter le ressentiment sur la profession dans l’ensemble. Chacun a une tâche précise dans la vie du syndicat et son bon fonctionnement. L’objectif en ligne de mire étant la protection et la défense de l’activité des IOBSP ainsi que le développement du syndicat. Les administrateurs occupent les rôles desecrétaire générale, de trésorier, de la commission communication et participent au vote pour l’organisation du syndicat.

Audrey, tu as tout récemment rejoint l’AFIB : quelles ont été tes motivations ? 

AUDREY JENTRELLE
Audrey JENTRELLE

Mes motivations sont simples : essayer d’apporter mon aide et mon expérience aux IOB ! Nous sommes dans un contexte compliqué et il est selon moi indispensable pour tout indépendant de s’appuyer sur une association professionnelle telle que l’AFIB pour l’accompagner.

Mon rôle au quotidien et depuis + de 10 ans est d’aider les IOB au niveau de leurs démarches administratives et commerciales, de leur ciblage, du pilotage de leur production, de la compréhension de la réglementation, d’appuyer leurs demandes au niveau des banques, et j’ai tout simplement eu envie de mettre mon expérience à contribution de mes confrères et de leurs clients. 

Jusqu’à présent j’assistais aux différentes réunions et conventions de l’AFIB sur le banc des participants et je suis heureuse de pouvoir désormais être actrice de cette association pour défendre les intérêts de tous les IOB quelle que soit leur taille auprès des partenaires bancaires et des pouvoirs publics. Je suis persuadée d’une chose : plus nous serons nombreux, plus nous ferons poids et plus nos possibilités d’interventions seront importantes. Agissons ensemble !

L’accompagnement de l’AFIB

L’actualité est décidément très dense pour les IOBSP depuis septembre dernier. Relations bancaires tendues, contrainte d’usure, COVID19… Comment l’AFIB accompagne-t-elle ses adhérents ?

OLIVIER DIAZ
Olivier DIAZ

Nous sommes sur le pont H 24 ! Dès les premiers jours du confinement nous avons relayé les informations sur les aides gouvernementales, en interpellant notamment le commissaire du gouvernement sur l’illégitimité de l’exclusion du PGE des sociétés financières. Via les réseaux sociaux et par diffusion de mails à tous nos adhérents nous n’avons cessé de les informer. Récemment nous avons posté 2000 masques pour nos adhérents ! 

MASQUES AFIB

Des contacts ont été pris dès avril pour demander expressément une refonte du calcul du taux de l’usure qui est, selon nous, obsolète. Banque de France, FBF, CCSF, ACPR, HCSF, Bercy ainsi que la députée madame Valéria Faure-Muntian ont reçu nos courriers d’alerte. Mais seuls l’ACPR et la députée se sont manifestés… que penser !  

Avec les autres associations représentatives des IOBSP nous avons également alerté les pouvoirs publics sur les pratiques illégales des banques en matière de prescription, via le non-respect du mandat client par exemple.

Le 19 avril dernier, l’AFIB a adressé un courrier au ministère de l’Economie, au HCSF, à l’ACPR, le CCSF et la FBF, tirant la sonnette d’alarme concernant la règle de calcul de l’usure (lien vers le document) : quels sont les enjeux d’une réforme nécessaire du taux d’usure ?

Jérôme – Pour faire simple, lorsque les taux immobiliers étaient à 10%, l’usure était fixée à 13%, soit 1/3 de plus. Mais avec une moyenne des TAEG à 1,8 ou 1.9% % l’usure se fixe à 2.4% ou 2.5%. Or avec l’intégration de l’ensemble des frais liés à l’opération, notamment l’assurance emprunteur, la méthode ancestrale de calcul de l’usure provoque l’exclusion de nombres de candidat à l’emprunt et une raréfaction de l’offre des banques. Ajouté aux recommandations restrictives du HCSF (endettement 33%, durée 25 ans maximum, financement maxi de 100%) nous prévoyons environ 200 000 transactions en moins en 2020.

Autant dire que nous craignons des centaines de cessations d’activité chez les IOBSP dans les 12 prochains mois.

Quels sont les autres chantiers en cours ?

Géraud – Nous poursuivons notre mission sur deux axes essentiels : le terrain et les autorités.

Force est de constater que sur le terrain le travail réalisé par les intermédiaires est de qualité ; il n’y a pas de remontées d’informations à l’ACPR sur des pratiques douteuses. Mais cela ne suffit pas de bien faire son travail avec son client, encore faut-il le faire dans le cadre règlementaire, notamment en termes de communication : combien de sites internet n’ont pas de mentions légales (réclamation, médiation, RGPD…) ? Pareil pour les vitrines sur rues qui doivent afficher toutes les mentions comme sur un support publicitaire. Nous ne cessons de diffuser de l’information mais très peu s’en soucient si on regarde les milliers d’intermédiaires qui n’adhèrent pas à une association professionnelle.

Avec nos interlocuteurs de Bancfin 4 du ministère, de l’ORIAS, de l’ACPR ou du CCSF nous rappelons que la situation actuelle est alarmante, avec un réel risque de sur-accident lié à l’usure et au refus des banque et de leur fédération de créer un dialogue afin de résoudre les situations contentieuses, dans un contexte où les synergies devraient au contraire aider à la reprise économique.  

Comment faire pour rejoindre l’AFIB ?

Rien de plus simple : il suffit de cliquer sur ce lien ! N’oubliez pas aussi de nous suivre sur LinkedIn !

Merci beaucoup pour vos réponses !