CCSF, ORIAS… Interrogé par Made in Courtage, Jean-Bernard VALADE nous parle de ses actions pour défendre les intérêts des professionnels de l’intermédiation !
Bonjour Jean-Bernard, tu es Directeur des Relations Institutionnelles de PREMISTA : en quoi consiste ton rôle au sein de ce groupe ?
Jean-Bernard VALADE – Depuis 2010, en qualité de Président de l’AFIB (Association Française des Intermédiaires Bancaires), ma mission est de défendre les IOBSP (Intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement) auprès des pouvoirs publics. J’ai donc constitué, petit à petit, un carnet d’adresses important qui me permet d’être informé auprès de la Banque de France, de la Direction Générale du Trésor ou encore de l’ACPR et donc de discuter avec les décideurs de la réglementation.
Jean-Marie PERSON, président de PREMISTA, a estimé important d’avoir, au sein du groupe, une personne très bien informée de ce qui peut se passer. Tu le sais, Éric, l’information est essentielle pour avoir toujours un temps d’avance sur le marché !
Pour mieux comprendre, peux-tu nous dire quelques mots sur Premista ?
Premista tient aujourd’hui une place prépondérante dans le monde de l’intermédiation bancaire.
Pour faire un peu d’histoire, le groupe s’est construit autour de la marque Central Finances, il y a 20 ans, et est devenu en quelques années un acteur de référence en regroupement de crédits et de produits d’assurance associés (assurance de prêt, prévoyance, assurance-vie).
Grâce à son écoute attentive du marché, Premista a largement contribué à la création du métier. Ses 3 dirigeants, Jean-Marie Person, président fondateur, Thibaut Serby et Frédéric Wattebled, se sont à ce titre toujours investis dans la profession et participent activement à son évolution : en témoigne, lors d’une réunion de l’AFIB, un récent retour d’expérience du groupe sur un contrôle ACPR.
Si nous devions résumer, Premista est un acteur incontournable du marché, à la fois leader mais aussi précurseur de l’intermédiation sur le marché du regroupement de crédits. C’est bien cela ? Mais il me semble que les ambitions du groupe ne s’arrêtent pas au seul marché du rachat de crédits. Peux-tu nous en dire plus ?
En effet Eric, né du rapprochement entre Central Finances et Vegalis en 2015, Premista s’est construit autour d’une ambition majeure à moyen terme : offrir aux clients une large gamme de services (solutions de rachats de crédit, crédits immobiliers, assurances…) qu’ils ne trouvent aujourd’hui chez aucun autre concurrent, et leur donner accès aux conditions financières les plus performantes.
Cette ambition s’est traduite entre autre par l’acquisition début 2018 d’Union Crédits Immobilier de France et Conseils & Crédits, spécialistes du courtage en prêts immobiliers.
Donc, aujourd’hui PREMISTA couvre l’ensemble des métiers de l’intermédiation ?
Dès ses débuts, PREMISTA a innové en couvrant toutes les formes d’intermédiation : réseau salariés, franchisés, mandataires, et cela avec des structures dédiées afin que soient conservées la verticalité et l’horizontalité essentielles à la réussite de chacun.
Autrement dit, le groupe PREMISTA permet à tous les mandataires, petits et grands, de trouver une juste place sur le marché et évoluer dans les meilleures conditions.
Retrouvez l’interview de Frédéric STEF, Responsable du développement des marques de PREMISTA dédiées aux indépendants
Revenons à tes fonctions. Membre du CCSF, administrateur de l’ORIAS… Quelles sont les missions des instances auxquelles tu participes activement ?
Le Comité Consultatif du Secteur Financier est une institution au sein de la Banque de France. Il est composé d’une trentaine de membres issus paritairement des associations de consommateurs et des professionnels de la finance.
Pour ma part, j’en suis membre titulaire et je représente les IOBSP.
Les sujets que nous traitons le sont, soit à la demande du Ministre de l’Économie (Loi Pacte ou Assurance emprunteur), soit à l’initiative d’un ou plusieurs membres.
Par exemple, actuellement, à ma demande depuis un peu plus d’un an, nous nous penchons sur le problème du seuil de l’usure qui, avec l’effet ciseau de la remontée des taux va perdre son rôle de bouclier de protection pour le consommateur et devenir une arme d’exclusion massive du crédit.
Je participe également à des comités restreints de cette institution pour réfléchir à la protection des plus faibles.
Être administrateur de l’ORIAS est, également, un enjeu majeur pour la profession. En effet, hormis la commission d’immatriculation, nous pouvons observer in situ et en temps réel l’évolution de notre profession et des marchés.
Enfin, grâce à ces fonctions, j’ai un accès privilégié auprès des pouvoirs publics et à la Direction Générale du Trésor en particulier.
La directive MCD a fait couler beaucoup d’encre – et je sais que tu as beaucoup œuvré pour une rédaction plus adaptée lors de sa transposition en droit français. Peux-tu nous rappeler quels étaient les éléments en cause ?
Cette directive européenne devait être transposée en droit français. Mais ça a été l’occasion pour les pouvoirs publics de sur transposer.
D’abord le nombre d’heures de formation continue pour les IOBSP : le texte original prévoyait 30 heures tous les 3 ans. Après un intense combat, j’ai obtenu 7 heures par an ce qui correspond exactement à une journée.
Mais surtout, le plus important a été de contrer la volonté de mettre TOUS les crédits avec une affectation hypothécaire si minime soit-elle dans la case « crédit immobilier » avec le seuil de l’usure qui va avec.
J’ai pu démontrer, avec l’aide de Philippe DUMONT, Président de l’ASF, que 27000 familles par an allaient être laissées au bord du chemin du rachat de crédit.
Mais il m’a fallu monter jusqu’au plus haut niveau de la Banque de France pour être entendu et que le texte soit amendé avant sa publication.
Les activités d’assurance et d’opérations bancaires tendent à se rapprocher à bien des égards sur le plan réglementaire. Que penser de la mise en place d’une adhésion obligatoire à un syndicat pour les professionnels de l’assurance ? Est-ce imaginable côté intermédiation bancaire ?
Lors des débats de 2010 sur la Loi dite Lagarde, j’avais émis l’hypothèse de suivre les recommandations du rapport DELETTRE II qui préconisait un système identique au CIF : Adhésion obligatoire à une association agréée et co régulation avec l’autorité.
L’ACP venait de naître et les pouvoirs publics n’ont pas suivi cette recommandation.
Aujourd’hui le régulateur prend conscience qu’il n’a pas les moyens de satisfaire à leurs obligations de contrôle, les professionnels du courtage assurance et crédit étant bien trop nombreux.
Les courtiers d’assurance se sont rapprochés de la Direction Générale du Trésor afin de mettre en place un système de co contrôle et co régulation avec l’ACPR.
Nous l’avons appris fortuitement fin juillet de cette année.
Inutile de te dire que je suis monté violement au créneau. Hors de question à mon sens, que nous soyons encadrés et contrôlés par une association de courtiers alors que nous pratiquons l’assurance à titre accessoire et complémentaire.
De leur côté le bureau chargé de la Banque et Finance de la DGT, envisage, bien entendu, la même procédure. Nous sommes donc en pleine discussion. Je t’en dirai plus dans quelques semaines.
En octobre dernier s’est tenue la 1ère édition du Salon du Crédit (voir notre article consacré à cet évènement). Un évènement salué par la profession, et qui va être renouvelé en octobre prochain ! Thierry JAULOIS t’a proposé d’y tenir un rôle important – dis-nous tout !
Thierry a souhaité bénéficier de mon carnet d’adresses et de mon relationnel. Avec l’accord de Jean-Marie PERSON, Président de PREMISTA, Thierry m’a demandé de prendre en charge la responsabilité des relations publiques et institutionnelles de cet événement, ce que j’ai accepté avec enthousiasme. Quand on voit la réussite de la première édition réalisée sans aucune aide quelle qu’elle soit, le projet est passionnant. Thierry t’en a déjà dit beaucoup plus dans l’article qui vient d’être publié sur ton blog… !
Merci Jean-Bernard de t’être prêté au jeu des questions / réponses Made in Courtage. A bientôt !

Jean-Bernard VALADE
Mon parcours
Après un long parcours banque et assurance, j’ai créé en 1996, avec mon épouse, Vegalis qui est devenu un acteur majeur du rachat de crédit.
En 2010, j’ai été élu Président de l’AFIB.
Après avoir cédé Vegalis, j’ai accepté la mission de directeur des relations institutionnelles de PREMISTA